Définition de ASILE OU ASYLE

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-zi-l'

DÉFINITIONS

1
Lieu inviolable où l'on se réfugiait. Les temples païens et autrefois les églises étaient des asiles. Jadis les ambassadeurs avaient le droit d'asile.
2
Sémantique : Par extension, tout lieu où l'on est en sûreté contre une poursuite, contre un danger.
Dans le temple voisin chacun cherche un asile
de Jean RACINE dans Phèd. V, 6
Assez d'autres États lui prêteront asile
de Pierre CORNEILLE dans Sert. II, 4
L'asile qu'il [Romulus] avait ouvert à tous venans
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. III, 7
À vos persécuteurs opposons cet asile, Qu'ils viennent vous chercher sous les tentes d'Achille
de Jean RACINE dans Iphig. V, 2
Un cerf, s'étant sauvé dans une étable à boeufs, Fut d'abord averti par eux Qu'il cherchât un meilleur asile
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. IV, 21
Et l'asile qu'elle avait choisi pour défendre sa liberté devint un piége innocent pour la captiver
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Anne de Gonz.
3
Sémantique : Fig. Protection, secours, retraite.
C'est un asile ouvert que mon pouvoir suprême
de Pierre CORNEILLE dans Sert. III, 2
À l'ombre de ton nom ils trouvent leur asile
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Disc. au roi.
Les cloîtres ne sont pas des asiles contre vos calomnies
de Blaise PASCAL dans Prov. 16
Le méchant qui se cherchait un asile contre la haine
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. I, 1
C'est un grand asile contre l'ennui
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 612
Vous avez fait une action généreuse de leur donner un asile dans votre établissement
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XII
L'assemblée des fidèles était l'asile de la vertu
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Samar.
Quels asiles n'érigea-t-il point à la piété ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Louis XI
Et la cour de Louis est l'asile des rois
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Zaïre, II, 3
Ma vie est presque usée, et ce reste inutile Chez mon frère avec vous trouvait un sûr asile
de Pierre CORNEILLE dans Rod. II, 3
4
Salle d'asile ou, simplement, asile, institution charitable où l'on reçoit les enfants de deux à six ans dont les parents ne peuvent s'occuper.

SYNONYME

1
ASILE, REFUGE. Le refuge est un asile où l'on se réfugie, que l'on gagne par la fuite, par une course précipitée. Il y a donc dans refuge l'idée d'un péril imminent, qu'asile ne contient pas. Asile ne contient pas non plus l'idée de besoin de défense qu'indique refuge ; l'asile est ouvert à la vieillesse, à l'enfance, à la piété, etc. le refuge l'est aux exilés, aux proscrits, etc.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Asile fu un lieu ou un boys en la cité de Rome privilegé ; car quiconques s'en fuioit en ce lieu, il estoit saus de quelque crisme que il eust fet
de Pierre BERCHEURE dans f° 10

ÉTYMOLOGIE

1
Asylus ; terme composé de alpha privatif et du mot grec signifiant dévastation, pillage ; lieu qu'on ne pille pas.